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Émile Vignes, lors de cet entretien, livre ses souvenirs. Ceux-ci permettront d’alimenter 30 ans plus tard la création d’une exposition à l’occasion de l’ouverture du Pavillon de Marquèze, en 2008 : « Émile Vignes, un regard sur les Landes ».

 

Emile Vignes Moisson du seigle.

                                                             Emile vignes.Madame Barbasse, cousine d’Emile Vignes. Castets. Moisson du seigle.

 

Il est l’un des trois plus célèbres photographes des Landes. Nombreux sont ceux qui connaissent l’œuvre de Félix Arnaudin (1844-1921), habitant Labouheyre, photographe mais également linguiste, historien, ethnologue…qui consacra une grande partie de son travail à la Haute-Lande (cantons de Sabres, Pissos, Labrit, Sore). Les photographies de Ferdinand Bernède (1869-1963), sont quant à elles connues parce qu’elles ont été éditées de 1900 à 1918 en cartes postales qui ont connu un grand succès. Ces deux photographes ont d’ailleurs beaucoup inspiré Émile Vignes.

Jean-Baptiste Dassé, moins connu du grand public, s’est quant à lui consacré au Marensin, à Léon plus particulièrement, de 1910 à la fin des années 1930, en photographiant ses travailleurs (une famille de sandaliers, les machinayres (ouvriers de scieries fixes ou mobiles), etc.) en partie en couleurs.

Chacun de ces photographes est animé par une farouche volonté de graver dans la mémoire ce qui fait l’identité des landes, et plus largement pour Émile Vignes qui photographia également la Dune du Pilat, le Pays Basque…La vocation de ce dernier est née pendant la Première Guerre mondiale. Réformé à cause de sa trop grande taille, il remarque que les femmes et les mères de familles de son village, Castets, sont heureuses de pouvoir envoyer des photographies à leur mari ou leurs fils sur le front. Il commande alors une chambre photographique 9 x 12 cm et réalise ses 1ères prises de vues. Puis, ses photos étant de plus en plus réputées chez les femmes de soldats, il cesse progressivement son activité de résinier. En 1926 il achète une épicerie qu’il transforme en atelier et magasin de photographie. À partir de là se révèle son intérêt pour les champs thématiques qui feront de son œuvre la mémoire du quotidien des villages landais durant plus de 50 années.

 

Emile Vignes le Ellen échoué

                                                              Emile Vignes, « Après la tempête. Le Ellen échoué ». Capbreton, hiver 1928. Photo éditée dans le Pictorial Photography in America  et primée

 

Son œuvre est d’une grande richesse, tant sur le plan de la variété des thèmes, sur le traitement esthétique que sur la quantité de clichés réalisés. Il endosse le rôle de reporter lorsqu’il photographie les gestes des gemmeurs, la moisson du seigle mais aussi les événements heureux et malheureux (fêtes de villages, naufrage du bateau “Le Ellen”, les incendies, les invasions criquets en 1945 et 1946 dans la forêt, les vignes et les cultures de topinambours, etc.). Il devient artiste lorsqu’il observe les ciels, les cochers de soleil, la forêt et gagne de multiples prix pour son œuvre. Il est aussi un éditeur prolifique en créant Les Éditions Vignes, reprises ensuite par son fils Jacques.

 

Emile vignes incendie

                                                                               Incendies du massif forestier, août 1949

 

L’Écomusée de Marquèze, à qui Jacques Vignes a fait don de l’ensemble du fonds de son père, conserve plus de 7750 supports (plaques de verre, négatifs souples, tirages, ouvrages, archives) qui seront prochainement numérisés. Ils seront également mis en ligne via le site internet de l’écomusée lorsque les 7750 fiches d’inventaire informatisées auront été créées, un travail de longue haleine qui attend le Service Conservation de l’Écomusée. En attendant, une exposition itinérante composée de 33 retirages de photographies emblématiques de l’œuvre d’Émile Vignes est régulièrement empruntée auprès de l’Écomusée par les médiathèques ou offices de tourisme de Gironde et des Landes. La médiathèque de Saint-Symphorien l’expose ainsi tout l’été. Des retirages des photographies prises lors des incendies de 1949 sont également exposés cet été au Musée Landes d’Antan, Lit-et-Mixe, deux occasions de se mettre dans la peau du “Nadar du pignadar” (1).

 

Florence Raguénès, conservateur de l'écomusée.

 

(1) Casimir Cépède (membre de l’Académie des Sciences de Toulouse) l’a surnommé ainsi lors d’une conférence en 1943 intitulée « La féerie landaise ».

 

Découvrez l'exposition "Émile Vignes, un regard sur les Landes" présentée à la médiathèque de Saint Symphorien du 3 juillet au 31 août 2018.

 

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