Les charpentes traditionnelles landaises :
la maison du meunier de Marquèze
Une part de l'histoire de Marquèze. Par Florence Raguénès
La maison du meunier est l’une des pièces maîtresses de l’aire du Moulin de Bas, l’une des deux aires meunières qui bordaient, jusqu’au XIXe siècle, le quartier de Marquèze. Si le moulin aujourd’hui en place provient de la commune de Geloux, la maison se trouvait à l’origine au sein du quartier de Trescasses, lieu-dit Maguide, à Vert. Ces deux bâtiments ont été transférés en 1976 à l’emplacement d’édifices disparus mais décrits par les archives et matrices cadastrales comme similaires aux constructions présentes. La date de 1839, inscrite sur le torchis de l’une des chambres et soigneusement préservée lors des étapes de transfert, nous indique que le bâtiment compte au moins 183 printemps. 4 mois de travail pour les deux charpentiers, 7 mois et demi pour le maçon, les démontage et remontage de cette belle maison n’ont pas été une mince affaire.
Une charpente, des charpentiers. Par Philippine Piel
La charpente de la maison du Meunier illustre avec élégance les savoir-faire et mises en œuvre traditionnelles en matière de charpenterie landaise. En Haute Lande, comme dans les Petites Landes, le bois est utilisé comme matériau de gros œuvre, qu’il s’agisse de la charpente ou des murs en pans de bois. Deux essences locales sont utilisées : le chêne et le pin. On privilégie l’utilisation du chêne pour les pièces maîtresses et le pin pour les éléments de remplissage. Composée de quatre fermes à pannes et d’une queue de palombe, elle est assemblée à tenons passants chevillés. On observe de nombreuses traces d’outils sur les pièces de notre charpente. Certaines sont taillées à la doloire laissant apparaitre des cupules, comme sur les entraits en bois de brin et demi-brin, d’autres sont taillés à la scie de long, en témoignent les triangles d’arrachement encore visibles sur les bois de quartier. Véritable puzzle géant, chaque pièce de bois est numérotée avant d’être assemblée. Sur la maison du Meunier, on remarque différentes marques en chiffres romains incisées sur les bois. Y aurait-il eu plusieurs charpentiers à y travailler ?
Des charpentiers d’hier à aujourd’hui. Entretien avec Bastien Dubernet
Tout d’abord, il faut préciser que l’intervention à l’écomusée de Marquèze a vraiment mobilisé toute l’équipe. Travailler pour protéger ce patrimoine, nous y sommes tous sensibles, les plus jeunes comme les plus anciens. J’évoquerais ici trois aspects particuliers des travaux réalisés à la maison du meunier :
Les charpentes des maisons landaises traditionnelles sont anciennes et nécessitent un entretien complètement différent des constructions récentes. Je donne ici quelques conseils de points « sensibles » à observer pour en évaluer l’état :