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3 questions à Sabrina Ory

Trois questions à Sabrina Ory 
Agent d'entretien et de conservation préventive

À quoi ressemble la vie du quartier en hiver ?
C'est dans le quartier désert et fantomatique, dans le froid, les brumes et l'humidité de l'hiver que je perçois le mieux les images des paysages et de la vie dans la lande d’autrefois. Beaucoup plus qu'en été finalement. Au fond, je me sens privilégiée d'y travailler à cette période particulière ! Enfin, la solitude est toute relative car je partage le site avec mes autres collègues de l'équipe d'entretien, de l'équipe technique mais également Thomas Faure le maraicher et ses animaux.. sans oublier les sangliers !

En quoi consiste ton travail ?
En ce moment, c'est essentiellement du reprisage et des réfections des costumes des animateurs. Cette année, on s'est même lancées dans la confection de mouchoirs de tête, pour les animateurs également. En parallèle, nous ouvrons et nettoyons les vitrines et les objets qui y sont conservés avant remise en place et traitement préventif si besoin. Mais avant cela, entre novembre et décembre, le travail est vraiment concentré sur les tâches liées aux démontages et au rangement des objets, petits mobiliers et textiles exposés sur le quartier pour les hiverner, les nettoyer et les protéger.

Quelles sont les étapes avant la réouverture ?
La première étape, c'est un grand nettoyage des maisons, "des carreaux au grenier".  Les poutres, les murs, les sols... tout y passe, pour rendre les maisons les plus saines possible et évacuer les nuisibles qui s'y seraient confortablement installés pour passer l'hiver....Ensuite, ce sont les meubles qui sont nettoyés à l'essence de térébenthine et protégés à la cire. Et enfin, c'est la dernière étape, avec la remise en place et la sécurisation des objets qui avaient été hivernés (ciels de lits, garniture, objets,...) avant de pouvoir rouvrir les portes.

En coulisses, la préparation d'une saison à l'écomusée

[Vie de l'écomusée]

Plus que quelques jours avant l’ouverture de l’écomusée, le 31 mars. Les équipes sont déjà sur le pont, prêtes à accueillir les nombreux visiteurs qui viendront en famille, entre amis, découvrir les richesses du patrimoine landais.

Inventorier le Patrimoine Culturel Immatériel

[AUTOUR DE L'ÉCOMUSÉE]

Du 12 au 16 février 2018 se tenaient les Journées de formation au Patrimoine culturel immatériel* à Pau et dans ses environs.

Ces journées sont consacrées à la méthodologie d’inventaire, de valorisation et de sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel (PCI) défini en 2003 selon la convention de l’Unesco comme une notion comprenant les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés reconnaissent comme élément vivant de leur patrimoine culturel.

Les charpentes landaises traditionnelles : la maison du meunier.

Les charpentes traditionnelles landaises :
la maison du meunier de Marquèze

En fin d’année 2021, la couverture et la charpente de la maison du meunier ont fait l’objet d’une importante rénovation. Bastien Dubernet (Chef d’entreprise et charpentier de la SARL Dubernet Charpente) en charge des travaux nous propose d’entrer dans les détails du chantier. En préambule, deux expertes du site et du bâti ancien, Florence Raguénès (conservatrice de l’écomusée de Marquèze), Philippine Piel (chargée de mission inventaire du patrimoine bâti au PNR des Landes de Gascogne), nous en apprennent un peu plus sur la maison du Meunier et les spécificités de sa charpente traditionnelle.

Une part de l'histoire de Marquèze. Par Florence Raguénès
La maison du meunier est l’une des pièces maîtresses de l’aire du Moulin de Bas, l’une des deux aires meunières qui bordaient, jusqu’au XIXe siècle, le quartier de Marquèze. Si le moulin aujourd’hui en place provient de la commune de Geloux, la maison se trouvait à l’origine au sein du quartier de Trescasses, lieu-dit Maguide, à Vert. Ces deux bâtiments ont été transférés en 1976 à l’emplacement d’édifices disparus mais décrits par les archives et matrices cadastrales comme similaires aux constructions présentes. La date de 1839, inscrite sur le torchis de l’une des chambres et soigneusement préservée lors des étapes de transfert, nous indique que le bâtiment compte au moins 183 printemps. 4 mois de travail pour les deux charpentiers, 7 mois et demi pour le maçon, les démontage et remontage de cette belle maison n’ont pas été une mince affaire.

Une charpente, des charpentiers. Par Philippine Piel
La charpente de la maison du Meunier illustre avec élégance les savoir-faire et mises en œuvre traditionnelles en matière de charpenterie landaise. En Haute Lande, comme dans les Petites Landes, le bois est utilisé comme matériau de gros œuvre, qu’il s’agisse de la charpente ou des murs en pans de bois. Deux essences locales sont utilisées : le chêne et le pin. On privilégie l’utilisation du chêne pour les pièces maîtresses et le pin pour les éléments de remplissage. Composée de quatre fermes à pannes et d’une queue de palombe, elle est assemblée à tenons passants chevillés. On observe de nombreuses traces d’outils sur les pièces de notre charpente. Certaines sont taillées à la doloire laissant apparaitre des cupules, comme sur les entraits en bois de brin et demi-brin, d’autres sont taillés à la scie de long, en témoignent les triangles d’arrachement encore visibles sur les bois de quartier. Véritable puzzle géant, chaque pièce de bois est numérotée avant d’être assemblée.  Sur la maison du Meunier, on remarque différentes marques en chiffres romains incisées sur les bois. Y aurait-il eu plusieurs charpentiers à y travailler ?

Des charpentiers d’hier à aujourd’hui. Entretien avec Bastien Dubernet
Tout d’abord, il faut préciser que l’intervention à l’écomusée de Marquèze a vraiment mobilisé toute l’équipe. Travailler pour protéger ce patrimoine, nous y sommes tous sensibles, les plus jeunes comme les plus anciens. J’évoquerais ici trois aspects particuliers des travaux réalisés à la maison du meunier :

  • La couverture en tuiles canal. C’est un travail complexe aujourd’hui, tout d’abord car le savoir-faire se perd, ce type de tuile étant désormais systématiquement remplacé au profit de tuiles crochetées. Mais c’est surtout la difficulté de trouver des tuiles canal ma véritable angoisse ! Car les ressources disponibles sont faibles : certaines tuiles de la toiture d’origine peuvent être réemployées, mais il est impossible d’en déterminer précisément le nombre disponible avant chantier. L’écomusée a un précieux stock à disposition, j’en ai quelques-unes à l’atelier… et il faut faire en sorte de faire avec, car il n’y a plus – ou très peu – de fabricants potiers aujourd’hui.
  • Les « pinhot », ou chanlatte, sous les tuiles d’égout (dernière rangée de tuiles de la couverture) ont été réalisés avec des jeunes pins coupés et travaillés à la main sur le site de Marquèze. Cette opération est un lointain écho au travail des charpentiers d’antan. En effet, les maisons landaises étaient autrefois construites – pour la presque totalité des matériaux – à partir de ressources disponibles autour de soi. Aussi simple soit la démarche, la longévité des ces constructions atteste du bon sens de travailler avec les matériaux locaux.
  • La charpente a nécessité elle aussi des interventions. Notamment avec le besoin de remplacer plus de chevrons que prévu au départ, car l’état de détérioration des bois d’origine s’est avéré plus important que prévu une fois la toiture découverte. En pleine crise des approvisionnements en bois, ça n’est pas forcément une situation évidente et je tiens à faire remarquer que ce sont les efforts de la Scierie de Saint-Yaguen qui nous ont permis d’avoir les pièces nécessaires, en pin des Landes et dans les délais. Pour eux aussi je crois, l’idée de travailler pour Marquèze a été une source de motivation.

Les charpentes des maisons landaises traditionnelles sont anciennes et nécessitent un entretien complètement différent des constructions récentes. Je donne ici quelques conseils de points « sensibles » à observer pour en évaluer l’état : 

  • Observer la toiture : très souvent en tuiles canal, celles-ci glissent avec le temps, ne serait-ce qu’avec les vibrations du passage d’une voiture à proximité ! L’entrée de l’humidité par la couverture va favoriser l’installation des insectes xylophages dans le bois de charpente et accélérer fortement sa dégradation.
  • Observer les bois en contact avec le sol : les poteaux porteurs, très souvent posés sur une pierre. C’est un point d’entrée pour les xylophages et la fragilité de ce type de pièce aura une incidence sur l’ensemble de la structure.
  • Une attention particulière est à porter à la façade exposée dite « mauvais temps ». Dans les Landes, elle est au sud-ouest. Les intempéries y soumettent l’ensemble de la structure à rude épreuve, donc à observer avec plus d’attention que les autres faces.
  • Identifier s’il y a des déchaussements des tenons/mortaises, ou « peouyet », c’est-à-dire des points de liaison entre les pièces de bois. Un décalage ou un éloignement entre deux pièces va aussi fragiliser considérablement la structure.

Musées et visite numérique !

[MARQUÈZE EN PROJETS]

Mercredi 31 janvier, je me suis rendue à l’université de La Rochelle, bien loin de nos pins et de nos maisons landaises !

Depuis 2017, l’écomusée de Marquèze a intégré le réseau régional Alienor.org qui rassemble une belle partie des musées de Nouvelle Aquitaine. Un des objectifs de ce réseau est de mutualiser moyens et compétences pour développer de nouveaux projets ou bien doter les musées des outils indispensables à la mise en œuvre de leurs missions.

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